Mémoire d'eau

En août 2013, je commençais à travailler avec de l'eau sur des surfaces de gypse. Simplement là, je regardais la trace de l'eau s'infiltrant lentement dans la surface poreuse de papier et de plâtre, formant lignes, gouttelettes, subtiles nuances de gris, indécelable mémoire de l'eau. L'idée était de travailler dans une petite pièce en tournant dans la sens des aiguilles d'une montre et couvrir tous les murs de traces d'eau jusqu'à ce que le papier s'épuise, se gonfle, forme des champignons, ... se déforme. La chaleur ambiante ou artificielle faisant disparaître les traces à différents rythmes, les mots nous échappant lentement, l'impossibilité de contrôler le temps. J'ai tenté de saisir quelques images de ce processus, mais là encore rien ne m'assure que je suis au bon moment, que ce que je capte est ce que j'ai vécu... cela étant quasiment impossible. Ce projet eau (voir lien plus bas) est ici à nouveau présent. J'ai choisi d'imprimer des moments sur du papier transparent qui ressemble à du papier calque et d'en extraire des fragments carrés. Je les agence à une certaine distance du mur, flottants, juxtaposés, en dessous, au dessus, des interventions au graphite. Je tente de faire dialoguer l'impossibilité de la mémoire de l'eau ...

In August 2013, I started working with water on gypsum surfaces. Being there, I watched the track of water seeping slowly into the porous surface of paper and plaster, forming lines, droplets, subtle shades of gray, undetectable memory of water. The idea was to work in a small room by turning clockwise and cover with water traces the walls, until the paper runs out, swells, forms mushrooms, ... deforms. The ambient or artificial heat help removing the traces at different rates, the words escape to us slowly with this inability to control time. I tried to captured some images of this process, but again nothing assures me that I am at the right time, that what I pick was my experience looking at the wall, the disappearance ... it is almost impossible. This water project (see link below) is here again, now. I choose to print on transparent paper that looks like tracing paper and extract fragments of squares. I plan to install them at a distance, floating, juxtaposed, with graphite drawings below, above; trying in vain to communicate the impossibility of the memory of water...