Dans la première salle, un néon, un dessin de la petite enfance et une phrase écrite au fusain faisant face: Je peux mourir tantôt, demain, dans quelque temps, rien ne me prédit ce moment. Je rêve d’une mort douce, partir lentement dans le sommeil car le corps épuisé n'en peut plus de respirer; je ne veux pas d’une mort violente, d’une maladie dégénérative, de souffrances qui s’éternisent. Mais ces choses là on ne peut les contrôler, alors j’ai parfois peur de la mort.
Un paquet de feuille sur lequel est écrit à la main une série de phrases : je suis vieille, je suis morte, je suis foutue. Le spectateur est invité à prendre une feuille en sortant de l'exposition. Je tente de garder le paquet de feuilles au même volume en ré-écrivant sur des feuilles blanches.
Dans la salle 2, des centaines de diapositives (obsolètes) de reproductions d'oeuvres antérieures sont au sol. Le long du mur une collection de cartes postales accumulées au cours des années. On retrouve aussi des catalogues, des carnets de dessins, etc. Je demande au public d'enlever ses chaussures, de lire ce petite texte: "Je vous invite à choisir parmi ces fragments inachevés, à l’image d’un cheminement imparfait. Emportez des morceaux afin que ma vie d’artiste se dissipe. Tout ce qui ne sera pas pris, sera brulé. Servez vous ! "
Ce qu'il reste
Que reste-t-il du travail de l’Artiste après sa mort? Personne ne sait ce qui en adviendra, seule l’Histoire décidera. Que reste-t-il de la mémoire de l’artiste qui n’a pas eu son heure de gloire, sa cote sur le marché de l’art; à moins d’une reconnaissance posthume, voir un désir d’archivage par une commissaire en quête d’un sujet oublié ?