ils ne rêvent plus, ils ne jouent plus, les mères pleurent en silence...

À Corteconception dans la Sierra Andalouse, j'explore la qualité de présence et de lenteur devant un grand mur de pierre construit à la main. Je recouvre certaines pierres choisies avec du papier d'aluminium car elles bougent légèrement. Cela vient changer la perception de la surface du mur et de l'espace, amenant de la lumière. Je développe le projet "ils ne rêvent plus, ils ne jouent plus, les mères pleurent en silence..." avec les prénoms des enfants tués à Gaza de 0 à 1 an [ réf. vidéo de 7 min. de Al-Jazeera]. Chaque jour je dessine les prénoms au graphite dans mon carnet et je commençe à mouler les lettres avec de la terre rouge et du plâtre trouvé sur la Finca. Alors que les lettres sèchent au soleil, je pense à ces enfants tués et aux deuils impossible de ces mères inconsolables. Révoltée par les morts innocents, je décide de penser un rituel pour trouver une façon d'honorer ces enfants disparus. Je pense au jeux que les enfants font quand ils ne leur reste plus rien plus de terre; et la marelle est une évidence. Je dessine au sol des marelles avec des chiffres sur lesquels ont saute [les morts ne sont souvent que des chiffres]. Parfois j'associe deux prénoms me disant qu'ils se connaissaient peut-être avant de mourir?. Lors des ateliers ouverts j'ai créé une performance participative. Ces échanges touchants ont menés à de belles conversations.