Tout est si limpide, immaculé

Barbara Claus en conversation avec Shauna Indira Beharry et Sébastien Sauvé.

Barbara se préoccupe de l’impact écologique de chacun de ses gestes. Il s’avère que si elle crée un objet ou construit un mur, elle produit aussi des déchets qui s’écouleront un jour en lixiviat dans un dépotoir du monde. Ces jours-ci, elle est tétanisée, elle se demande comment poursuivre sa quête de sens et de beau malgré son anxiété.

L’installation Tout est si limpide, immaculé soulève la question de la pollution de l’eau et de la présence de contaminants émergents dans le fleuve Saint Laurent, résultant des activités humaines [hôpitaux, cultures intensives, industries textile, agroalimentaire, pétrolière, vie courante]. Car si nous poursuivons nos vies aveuglément en se fiant à l’apparente limpidité des choses, tous nos écosystèmes seront contaminés, tous nos corps aussi. Ce tapis de mots soulève la question de la contamination de l’eau autant que l’accès à l’eau potable pour tous, sujet sensible ici et ailleurs et guerre en devenir. Il évoque la question de l’aseptisation de nos environnements et fait allusion à la propreté de l’objet d’art scénarisé pour un système marchand.

La poète Shauna Indira Beharry est invitée à réfléchir à la question de la pollution du fleuve avec sa sensibilité tout en offrant sa réponse écrite et sonore.

Barbara est conseillée par le professeur en chimie environnementale, Sébastien Sauvé, spécialiste de ces questions à l’Université de Montréal. Expert en contaminants émergents, dont les effets négatifs sur la santé et l’environnement ne sont plus à démontrer. Vice-doyen – Recherche et création de la Faculté des arts et des sciences de l’UDM, Sébastien Sauvé est impliqué depuis de nombreuses années dans des projets collaboratifs au niveau national et mondial. Lui et son équipe ont aussi mis en place la campagne Adopte un Lac.

L’artiste invite le public à emporter une lettre ou un mot.

In conversation with Shauna Indira Beharry and Sébastien Sauvé

Barbara Claus is concerned about the ecological impact of each of her actions. Now, she wonders how to continue her quest for meaning and beauty despite her anxiety.The installation Tout est si limpide, immaculé raises the issue of water pollution and the presence of emerging contaminants in the St. Lawrence River, resulting from human activities [hospitals, intensive farming, textile industries, agribusiness, oil, everyday life]. If we continue living our lives blindly, relying on the apparent limpidity of things, all our ecosystems will be contaminated, everyone’s body will be contaminated. The installation echoes the contamination of the river’s water as well as access to clean drinking water for all, a sensitive subject here and elsewhere with ongoing conflicts. It evokes the sanitizing of art and our environments and alludes to the scripted object for an art market.